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Avez-vous entendu parler de l'année de Césure? Et si vous y pensiez? Apprenons des autres... Lisons

Photo du rédacteur: Advisers TeamAdvisers Team

Ils ont fait une année de césure après leur bac et ne regrettent pas Saviez-vous que, sur Parcoursup, il est possible de faire une demande d'année de césure après le bac ? Le phénomène est émergent en France. Certains partent à l'étranger, font du bénévolat, un stage, ou travaillent. Nous avons interrogé des jeunes qui se sont accordé cette parenthèse avant de commencer leurs études.

Parmi celles et ceux qui décident de s'accorder un an de césure après le bac, certains sont au pairs à l'étranger, d'autres effectuent un service civique ou voyagent.


Par Chloé Marriault Publié le 11 févr. 2022 à 18:44Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

Une prépa ? Un DUT ? Une licence à la fac ? En classe de terminale, Mathilde était un peu perdue. Elle se projette dans le secteur du commerce, mais ne sait pas vers quel cursus se tourner. « Pas franchement bonne élève », celle qui galère en anglais décide de quitter les bancs de l'école pendant un an une fois son bac en poche, en 2014. Alors que ses camarades commencent leurs études, elle s'envole pour Melbourne, en Australie. « Je savais qu'en commerce, l'anglais était indispensable et qu'il me fallait vraiment progresser », raconte la Rouennaise. Là-bas, elle est jeune fille au pair dans une famille. Elle est chargée d'emmener et de ramener les deux enfants de l'école, de les « babysitter » et de faire de temps à autre à manger. De retour en France après sept mois en immersion, elle parle couramment la langue de Shakespeare. Elle intègre alors un DUT techniques de commercialisation en alternance, et enchaîne avec une L3 et l' IAE de Lille. « Si c'était à refaire, je referais exactement pareil, s'enthousiasme-t-elle, aujourd'hui responsable marketing digital dans une PME. Cette expérience m'a servi, m'a fait grandir. Et maîtriser l'anglais m'est utile au travail. »

Demander une année de césure sur Parcoursup Combien sont-ils, comme elle, à faire une année de césure entre le bac et le début des études ? Difficile à savoir. Contacté, le ministère de l'Enseignement supérieur dit ne pas avoir de chiffres à ce sujet. « Culturellement, ce n'est pas du tout développé en France », observe Nicolas Charles, maître de conférences en sociologie à l'Université de Bordeaux. Mais les choses évoluent doucement. Depuis 2018, année durant laquelle Parcoursup a remplacé Admission Post-Bac (APB), les lycéens peuvent demander une année de césure sur la plateforme d'orientation, qui dispose d'un onglet dédié. L'intérêt : si leur année de césure est acceptée par l'établissement dans lequel ils postulent, ils peuvent partir l'esprit tranquille, en sachant qu'ils intégreront la filière souhaitée à la rentrée suivante. Pour ce faire, les étudiants postulent dans différents cursus de manière classique. Une fois qu'ils acceptent une proposition d'un établissement où ils ont candidaté (qui n'a pas connaissance de leur volonté de départ), ils déposent leur demande de césure. Celle-ci prend la forme d'une lettre de motivation, indiquant les objectifs et modalités de réalisation. « Elle doit notamment montrer l'intérêt que pourrait représenter la période de césure dans le cadre de la formation que le candidat rejoindra à son issue », indique le ministère sur son site. La demande est étudiée par une commission d'établissement, « qui évalue la qualité et la cohérence du projet ». Si le candidat obtient le feu vert de l'établissement, il s'acquitte de droits de scolarité réduits et bénéficie d'une carte étudiant.

Des filières plus ou moins favorables Les établissements du supérieur y sont-ils favorables ? D'après Bruno Magliulo, spécialiste des questions d'orientation, cela dépend des filières. « Dans le secteur tertiaire, les cursus y sont plutôt ouverts, note cet ancien inspecteur d'académie. En revanche, les filières plus scientifiques, par exemple les prépas, en sont moins friandes. Elles se disent que les étudiants seront moins performants après une année off qu'en sortant du bac, où leurs connaissances sont encore fraîches. » Achille peut en témoigner. Le jeune homme, qui a sauté deux classes, est parti un an en Indonésie après son bac, obtenu en 2013. Un départ dans le cadre d'un programme du Rotary, qui permet de passer une année scolaire à l'étranger en séjournant dans des familles. Il passe quelques mois dans une classe où les cours sont dispensés en indonésien, puis dans une université où des étudiants apprennent le français. A son retour, seule une classe prépa accepte sa candidature. « Les autres m'ont dit qu'elles n'avaient pas confiance en mon niveau, surtout en maths, après un an d'absence », se souvient-il. Mais après avoir révisé pendant l'été, il continue sa scolarité en prépa sans plus de difficulté que ses camarades. Puis, il rejoint Grenoble Ecole de management, avant de devenir banquier privé.

« J'ai toujours mis cette année à l'étranger en avant lors d'entretiens, aussi bien pour intégrer un cursus, trouver un stage ou chercher un emploi, car j'estime qu'elle m'a été très bénéfique. Elle m'a permis de gagner en maturité, d'être plus autonome, de travailler plus facilement en groupe car j'étais seul et devais collaborer avec d'autres étudiants. » Et pour lui, ses interlocuteurs ont bien saisi ce que cette expérience lui avait apporté.

Des freins en France Au vu des connaissances et compétences que l'on peut accumuler en s'offrant une parenthèse, on peut se demander pourquoi les lycéens ne sont pas davantage encouragés à prendre une année off après leur bac. D'autant que les possibilités sont multiples : les néo-bacheliers peuvent faire un service civique, travailler, s'engager bénévolement dans une association, faire un stage (conventionné par l'établissement qui les a acceptés sur Parcoursup par exemple), partir à l'étranger… Pour Vincent Troger, maître de conférences honoraire en sciences de l'éducation à l'Université de Nantes, il y a une raison à cela. « En France, on est prisonnier d'une vision linéaire de la scolarité, qui répond à des problématiques organisationnelles et budgétaires », assure-t-il. En clair, les directeurs d'établissements du supérieur et les ministères ont besoin d'anticiper, et cela est plus facile à faire quand on sait que tant d'étudiants s'inscriront à la rentrée de telle année, plutôt que lorsqu'une bonne partie s'absente un an, voire plus longtemps. Dans d'autres pays pourtant, l'année de césure après l'équivalent du bac est courante. Nicolas Charles cite le cas de la Suède. « Là-bas, il est commun de s'accorder du temps pour réfléchir à ce qu'on veut faire plus tard. Et on ne demande pas aux jeunes de justifier de l'intérêt de leur projet s'ils décident de partir un an voyager à vélo, par exemple ! » Une vision éloignée de celle de la France, « pays où il y a une sorte d'obsession pour l'insertion professionnelle ». « Dans l'Hexagone, on a une vision très scolaire selon laquelle il faudrait être performant le plus tôt possible. En somme, avoir son master à 23 ans et trouver un emploi. »

Des années de césure par défaut Parmi celles et ceux qui s'accordent une année off, il y a ceux qui rêvaient de ce projet, et les autres, qui l'ont choisi plutôt par défaut. Notamment parce qu'« ils n'ont pas obtenu le voeu qu'ils souhaitaient sur Parcoursup », observe Bruno Magliulo, auteur de « Parcoursup : 50 questions à se poser avant de choisir votre orientation » (collection L'Etudiant, publié en 2022). Ou encore parce que la crise sanitaire a chamboulé leurs plans. Exemple avec Inès (le prénom a été modifié), 19 ans. Elle voulait intégrer une école de commerce post-bac après sa terminale, en 2020. Mais pas question pour elle de payer des frais de scolarité élevés pour rester derrière un écran avec des cours uniquement à distance. « Le but de l'école de commerce, au-delà de l'enseignement, c'est de prendre part à des activités dans des associations, de rencontrer du monde pour se créer un réseau, avance-t-elle. En distanciel, ce n'est pas possible. » D'où sa décision de reporter sa rentrée d'un an. Pendant cette année off, la Francilienne a travaillé durant quatre mois dans une pharmacie pour se faire un peu d'argent et ajouter une ligne à son CV. Elle a profité de son temps libre pour faire le point sur ses envies professionnelles, et a finalement demandé sur Parcoursup à intégrer un Bachelor à Paris School of Business - un établissement où la première année coûte 8.900 euros. Sa demande a été acceptée, et Inès y a fait sa rentrée en septembre dernier. « Je ne regrette pas mon choix quand je vois tous les cours à distance qu'ont eus les étudiants en 2020 ! » glisse-t-elle.

Chloé Marriault


Question de la Rédaction : Pensez vous que dans les pays Africains l'année de Césure est une bonne chose?


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